L’abeille et l’entreprise
😩🙏 Entreprises, s’il vous plait, arrêtez de financer des ruches pour défendre la biodiversité !!
C’est un peu comme si vous investissiez dans l'élevage bovin pour préserver les espaces naturels.
J’exagère ? A peine.
L’intention est bonne : tout le monde veut sauver la planète (oui, je suis naïve) et installer des ruches viendrait répondre au déclin des pollinisateurs, qui sont de bons alliés en matière de biodiversité.
Certes. Mais en fait non :
❌ Parce qu’en installant des ruches, on ne s'intéresse qu’à UN pollinisateur : l’abeille domestique.
Qui est UNE espèce d’abeilles parmi les 950 abeilles sauvages vivant en France métropolitaine !
Tout le sujet de la bioDIVERSITE c’est… vous l’avez deviné, la diversité.
(Si vous ne l’aviez pas vue venir celle-là, consultez vite votre ophtalmo) 🤓
Les abeilles domestiques étant aujourd’hui partout, elles viennent concurrencer les pollinisateurs sauvages qui ont un rôle différent et complémentaire dans l’écosystème.
On a besoin de TOUTES ces petites bestioles, qui elles sont en déclin du fait (mais pas que) de la surpopulation d’abeilles domestiques.
Les écosystèmes sont donc perturbés du fait de nos bonnes intentions.
C’est ballot.
❌ Par ailleurs, les abeilles domestiques préfèrent les plantes horticoles aux espèces sauvages.
Elles vont d’abord se goinfrer des fleurs de nos jardins - qui la plupart du temps ne sont pas locales - et snobent les coquelicots et autres « mauvaises herbes », favorisant le développement d’espèces qui, à la base, n’avaient rien à faire par chez nous.
C’est ballot (bis).
❌ Enfin, comme on trouve très chouette d’offrir des pots de miel à nos collaborateurs lorsqu’on finance des ruches (pas folle la guêpe), la production moyenne de miel a bondi en 60 ans de 45% par colonie, grâce à une meilleure optimisation des process de production et une sélection génétique accrue.
Nous voilà à parler de la performance des abeilles comme on parle de celle des vaches laitières… On est un peu loin de l’intention de départ là, non ? 😅
C’est ballot (ter).
Alors, on fait quoi ?
✅ On accepte que la biodiversité est un sujet complexe.
Les actions de communication ne sont pas à bannir (au contraire, on en a besoin !) mais doivent être pensées avec des experts biodiv, pour ne pas être contreproductives.
Rien de pire pour son image (et pour mon moral 😇) que de contribuer à alimenter le problème qu’on tente d’enrayer.
✅ On peut financer des ruches ! Mais en ayant conscience que c’est un outil de sensibilisation, pas de restauration des écosystèmes.
Ce n’est pas mieux ou moins bien, cela répond à un objectif différent.
✅ On débétonise, on creuse des mares, on tond 3 fois moins souvent, on ne plante que des espèces locales, on fait appel à des assocs dont c’est le métier (chacun son expertise)…
Source : https://lnkd.in/eRAPCKtB