Bonnes résolutions
Remède miracle contre les gueules de bois
Depuis quelques années, j’ai découvert un remède miracle contre les gueules de bois.
Pas celles qui pointent leur nez après un cours d’oenologie ou suite à la victoire de nos équipes nationales préférées. 🙈
Je parle des gueules de bois politiques ou économiques.
Vous voyez, celles qu’on se prend en pleine face, au lendemain d’élections dont on ne comprend pas le résultat ou suite à la signature d’un décret qui nous semble contre nature (cette expression me semble très à propos).
Face à cela, ma recette miracle est extrêmement subversive dans un monde binaire. Chic, je vais encore me faire de nombreux amis. 🤐
Elle consiste à :
1. Parler avec des gens qui ne partagent pas mes convictions
2. Les écouter
Pas pour les convaincre ni pour me laisser convaincre.
Pas parce que j’aime la réthorique et les débats stériles.
Pas non plus parce que j’aime me faire mal. 😅
Simplement parce que, à l’ère des algorithmes et des bulles d’opinion, il est beaucoup trop aisé de croire que ma vision du monde est la seule qui existe.
Et qui mérite d’exister.
Et je ne sais pas vous, mais je trouve cela extrêmement dangereux.
Alors ces dernières années, j’ai passé du temps avec des personnes qui votent à l’opposé de moi, des gens dont le modèle de réussite est aux antipodes du mien, d'autres dont le métier ou la passion consistent à donner la mort à des espèces animales…
Bref, des gens avec qui je ne suis pas toujours d’accord. Euphémisme. 😇
Tout cela n’avait pas pour objectif de satisfaire un plaisir masochiste.
Mais à l’heure où il est tellement aisé de nous détester sans nous connaître cela a été ma stratégie de survie pour zigzaguer dans l'actualité.
Parce que, je ne sais pas vous, mais le débat stérile entre écolos des villes et habitants des campagnes, les commentaires haineux sur les réseaux sociaux, les oppositions de principe et les raccourcis intellectuels commencent sérieusement à me lasser.
Est-ce que cela a changé mes convictions ? Non, pas vraiment.
Mais cela m’a donné une meilleure idée de ce que « faire société » voulait dire.
Et, honnêtement, ce n’est pas facile tous les jours. 😉
Mais ça vaut le coup d’essayer. Tout simplement parce qu’on n’a pas le choix.
Heureusement des initiatives concrètes qui vont dans ce sens existent : c’est le cas du programme Pastora’Loup de l’association FERUS qui propose à des bénévoles d’aider les bergers en alpages à lutter contre les attaques des loups.
Des visions du monde se frottent, une cohabitation s’installe, des rencontres improbables ont lieu… Et chacun repart différent.
Alors, pour cette année, je vous souhaite de discuter et écouter (surtout écouter en fait) vos opposés.
Buvez leur liqueur locale, vivez leur quotidien, partagez leurs peurs… Et voyez ce qui se passe.
Je parie que vous direz « je comprends » beaucoup plus souvent que ce que vous pensez. 😉
Photo : Ingrid, végétarienne, partageant durant quelques jours le quotidien d’un pêcheur en Bretagne