Certificat & Crédit biodiversité

Credit ou certificat biodiversité ? Compensation ou contribution ?
Tentons de décrypter tout cela ici 👇

Le constat :
✔️ D’après l’accord Kunming Montréal, nous devrions allouer 200 milliards de dollars annuellement à la protection de la nature d’ici 2030
✔️ Or d’après l’UNEP, plus de 83% de ces financements proviennent du public
✔️ Et on ne peut pas dire que la protection du vivant soit en haut de la liste des préoccupations des gouvernements… On a donc besoin d’embarquer (notamment) les entreprises

Pour cela, plusieurs pistes, (au delà du mécénat) sont étudiées :

🔥 Les crédits biodiversité
Renvoient à la logique de 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒆𝒏𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 (qui dit crédit, dit débit) : après avoir évité et réduit, je compense une action négative que j’ai via mon activité  sur la nature en restaurant un milieu similaire à celui que je détruis, à l’échelle locale
Le prix de vente de ces crédits est déterminé par le coût des opérations de restauration de la nature et le résultat est mesuré

A noter : Il n’y a pas de marché unique ni d’unité biodiversité standardisée (1 hectare de zone humide restaurée en France ne « vaut » pas 3 hectares de friches réensauvagées au Pérou)
C’est l’approche promue par l’IAPB

✅ Avantage : Permet de mesurer les résultats concrets
❌ Inconvénient : Risque d’avoir des projets confettis or « 100 hectares de forêt amazonienne ne vaut pas 100 fois un hectare » cc Jeanne Barreyre

🔥 Les certificats biodiversité
Renvoient à la logique de 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒊𝒃𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 : la mise en oeuvre de pratiques (agricoles, sylvicoles…) les plus à même d’avoir un impact positif sur la nature me permet de bénéficier de certificats
Ici, ce ne sont pas les résultats qui sont regardés mais les moyens mis en oeuvre

A noter : On s’affranchit visiblement de la nécessaire proximité
C’est l’approche promue par l’OBC

✅ Avantage : Moins cher et chronophage à certifier et donc potentiellement plus simple à déployer
❌ Inconvénient : Et si les mesures ne permettent pas vraiment le retour de la nature ?

🔥 Les certificats nature
Renvoient à la volonté de créer un seul mécanisme permettant de casser les silos entre les crédits carbone et les certificats / crédits biodiversité
Sauf erreur de ma part, il n’y a pas encore de méthodologie solide déployée

Et comme tout ceci serait TROP facile, il faut garder en tête que certains parlent de crédits lorsqu’en fait il est question de certificats… Et vice versa. 😅

Bref, tout est en cours de construction : aucun modèle n’est parfait et les choses se structurent petit à petit.
Mais merci à celles et ceux qui planchent sur cette thématique depuis des années. Ils sont parfois en désaccord mais ont tous pour objectif de protéger le vivant. 🫶

NB : N’oublions pas toutefois que
❌ Dépolluer un site sans s’attaquer aux causes premières de sa pollution ne sert à rien
❌ Trouver des moyens pour financer la nature c’est bien. Tâcher de réduire les subventions néfastes (2 600 milliards de dollars selon Earth Track) c’est mieux...

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