Vis ma vie de bergère

A la découverte du pastoralisme dans les Alpes

Vis ma vie de bergère 🐑

Je croise souvent des troupeaux lors de mes randos et trails mais je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir le milieu pastoral. Alors quand, à la fin de l’été, un ami berger m’a proposé de passer 3 jours dans son alpage avec ses chiens et les 1 000 brebis dont il avait la charge, j’ai sauté sur l’occasion. Et je n'ai pas été déçue. 😅

Les brebis passent l'été en montagne, de mai à octobre environ.
Leur job ? Brouter 10h par jour.
On a connu plus fatigant.

Quand tout va bien, elles peuvent être considérées comme de bonnes alliées de la biodiversité : en mangeant tout ce qui dépasse, elles permettent aux milieux de ne pas se refermer et produisent tout ce qu’il faut d’engrais pour que les sols soient nourris. 💩

Mais qui dit présence de bétail en montagne, dit aussi moins de place pour la faune sauvage - les chamois ne sont pas de grands amis des gros chiens de protection 😏 - et potentiellement appauvrissement des sols en cas de surpâturage.

En effet : si l’alpage n’est pas bien géré au cours d’une saison ou d’une année sur l’autre, certaines plantes peuvent avoir du mal à retrouver leur place et les sols - trop piétinés - peuvent se détériorer.

C'est "juste" une question d’équilibre.
Plus facile à dire qu'à faire.

Les brebis sont surveillées, guidées, soignées et accompagnées par des bergères et bergers, qui sont donc embauchés par les éleveurs - propriétaires des bêtes - pour une saison.

A quoi ressemble la vie là-haut ?

🛖 Une cabane - sans eau courante - en guise de cocon, un poêle pour se chauffer, et des températures qui peuvent vite être glaciales, même tout début septembre.
Quand l’eau de la gamelle des chiens est gelée au réveil, c’est mauvais signe pour celui qui est de corvée vaisselle, croyez en mon expérience.

🥶 Des journées passées dehors, quelque soit le temps, à tenter d’anticiper les mouvements du troupeau.
Malheureusement, l'image des troupeaux qui suivent le berger docilement est un doux mythe, croyez en mon expérience (bis).

🏔️ Une nouvelle façon de vivre la montagne.
Le berger arpente la montagne en suivant ses brebis… qui n’ont que faire des sentiers balisés et des courbes de niveaux !

💀 Une présence quasi quotidienne de la mort : entre les bêtes malades, les agneulages (accouchements) difficiles et les bêtes attaquées (je parlerai de la cohabitation avec le loup la semaine prochaine), il n’est pas rare de découvrir des cadavres, dont les vautours s'occupent rapidement.

En repartant, je sentais un mélange de feu de bois, de chien mouillé, de laine détrempée, de terre et de sueur. Cocktail explosif. 💥

C'est un sacré job, loin du cliché bucolique que l'on peut avoir. Si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à entamer la discussion avec ces bergers et bergères lors de vos prochaines randos : ils ont beaucoup à nous apprendre sur la montagne.

En attendant, vous pouvez toujours lire Et vous passerez comme des vents fous de Clara Arnaud, ça vous fera patienter cet hiver. 😉

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