Elfes : et pourquoi pas ?
Il y a quelques années, j’ai appris en soirée que plus de la moitié des Islandais croyaient en l’existence des elfes. 🧝♂️
Sur le moment, soyons honnêtes, j’ai beaucoup ri.
Et puis, j’ai réfléchi et j’ai lu à ce sujet.
(La capacité du bipède arrogant à se moquer avant de tenter de comprendre est tout de même fascinante)
L’Islande est un pays où votre maison peut être détruite par un séisme.
Où le vent peut vous faire tomber, tellement il est violent.
Où l'odeur de soufre qui s'échappe du robinet indique la présence d'un feu invisible sous vos pieds.
Bref, où de nombreux phénomènes naturels invisibles ont un impact sur votre vie.
Alors, pourquoi pas les elfes ? 🤷♂️
En Islande, les elfes peuplent les forêts et sont les gardiens du monde naturel. Pacifistes, ils se manifestent lorsqu’on détruit trop la nature.
Ne soyez donc pas surpris lorsque tout un tas de désagréments viendront retarder un projet de construction si vous n’avez pas en amont établi un dialogue avec les habitants elfiques des lieux.
Ils savent se venger.
Dans certaines mairies et entreprises, des personnes sont même en charge des relations elfiques, afin de s’assurer que les projets d’aménagement du territoire n’entreront pas en conflit avec ces derniers !
Je me demande maintenant s'il existe des Chief Elfique Officer sur LinkedIn...
Cela m’a fait sourire un petit moment.
Jusqu’à la publication en décembre dernier du dernier rapport de l’IPBES (le GIEC de la biodiversité) qui indique que l’une des 3 causes sous-jacentes à la 6ème extinction de masse provient des rapports de domination que nous imposons à la nature.
Ce rapport - presque aussi haletant qu’un Stephen King - dont je conseille vivement la lecture, rappelle que notre manière de voir le monde (une marmite de ressources) n’est qu’UNE manière de l’appréhender. Mais que PLEIN d’autres cultures, personnes et ethnies l’appréhendent différemment.
Et que ces gens, à l’instar des Islandais, ne vivent pas tous à moitié nus dans la forêt primaire. Ils ont des projets d’aménagement, des entreprises, des enjeux économiques.
Ils ajoutent juste une partie prenante à l’équation économique : la nature. 🌱
Alors voilà.
A l’heure où nous courons tous partout comme des poulets sans tête face à une actualité qui dépasse les pires scénarios de Black Mirror, il y a peut-être des choses intéressantes à creuser ailleurs.
Une diversité à accepter.
Une imagination avec laquelle renouer.
Des elfes avec lesquels commencer à taper la discute.
Votre livre de chevet à partir d'aujourd'hui : https://lnkd.in/emNJPETp