Antarctique #7

Récit en quelques épisodes d’une aventure hors du commun de deux mois, sur un petit voilier perdu dans les glaces. Aussi haletant que votre série Netflix préférée.

Ep 7 : Clap de fin 🥹

Après une navigation musclée – il faudrait dédier un poème à ce merveilleux vent de face, capable de nous faire décoller de nos couchettes et retomber comme des crêpes toutes les 10 secondes – nous arrivons aux côtés des Shetland du Sud, dernière étape.

Changement de décor : habitués à côtoyer des sommets dignes des plus hautes chaînes montagneuses, nous faisons face à des îles volcaniques, saupoudrées de neige.

De vrais gâteaux au chocolat, avec une fine couche de sucre glace. 😋

Shetland du Sud, dernière escale avant de rentrer.

Et puis soudain, Dame Météo sonne la fin de la récré : la fenêtre est là, on remballe tout – à savoir pas grand chose – et on se faufile vers le Cap Horn, qu’on retrouve presque comme un vieux copain (la bière en terrasse en moins). 🍻

Une petite promenade de santé (en vrai, c’est faux) de 3 jours et 3 nuits où nous retrouvons les albatros là où nous les avions laissés (dans la tempête) et où notre démarche chaloupée à 90 degrés n’a pas gagné en grâce et légèreté – même dans nos rêves, les personnages se déplacent tels des ivrognes. 😅

On n’est jamais vraiment prêts à quitter l’Antarctique.
J’ai l’impression de m’en aller à l’entracte d’une superbe pièce de théâtre : comment le premier plongeon des petits manchots va t’il se dérouler ? Et le vol des jeunes cormorans ? A quoi ressemblent les trous que les phoques font dans la glace pour respirer lorsque la banquise se forme ? Quand les baleines vont-elles quitter le grand Sud ?

On part comme il faut : par la petite porte, sans faire de bruit, en confiant aux scientifiques qui travaillent ici cette terre incroyable, et tous ses habitants.

Avec un petit pincement au cœur.

Manchots Adélie adolescents.

Et si on essayait résumer tout ça en quelques chiffres, ça donnerait quoi ? 🤓

  • 53 nuits dorlotée – plus ou moins – par les glaces

  • 2 000 miles nautiques parcourus (3 700 km)⛵️

  • 754 photos de phoques, 548 de manchots, 236 de baleines (j’exagère à peine)

  • 2 noisettes de crème solaire utilisée 😒

  • 3 représentations diplomatiques non officielles au sein de bases scientifiques (consistant à tenir l’alcool local et à rire à des blagues de biologistes)

  • 3 paires de chaussettes… lavées 2 fois 😬

  • 174 heures passées derrière une paire de jumelles

  • 4 baignades dans l’eau glacée 🥶🏊‍♀️

  • Une vingtaine d’heures en tête à tête avec le sondeur

  • 3 guides sur la faune locale lus en long, en large et en travers

  • 9 « colis » pédagogiques envoyés aux 600 classes qui suivent l’aventure, via Témoins Polaires

  • 10 jolis bleus dus à des gamelles sur le pont

  • 0 vaisselle cassée malgré la houle 💪

  • 1 bonne grosse tempête

  • 1 admiration sans borne pour les femmes et les hommes qui se sont battus pour faire de l’Antarctique une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science. Et à ceux qui continuent à consacrer toute leur énergie pour que cela perdure 🤩

Photo de la fine équipe, prise au départ.

Précédent
Précédent

Antarctique #6

Suivant
Suivant

Sur la trace des éléphants